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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/113

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qu’aimable, loin de se moquer de mon embarras, il a feint de le partager, sans doute afin de m’en sauver la honte : j’ai été si reconnaissant de cet excès de délicatesse, que je me suis remise peu à peu ; et chaque instant, en dissipant mon trouble, semblait accroître le plaisir que j’éprouvais à la vue d’Ernest ; mais ce qu’il y a de singulier, c’est que ma présence produisait sur lui le même effet ; il ne pouvait me quitter, il ne se lassait ni de me regarder, ni de m’entendre ; il me disait que jamais pareilles sensations ne l’avaient agité, qu’il m’aimait déjà comme sa sœur, et que bientôt il m’aimerait davantage ; moi je lui ai répondu qu’après mon père, c’était lui que j’aimais le mieux, et que je craignais bien, si cela continuait, de ne savoir plus auquel donner la préférence. Imagine-toi,