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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/119

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jugea qu’il était temps d’aller présenter ses respects à M. de Saint-Far, et son amour à son aimable fille. La crainte de ne plus voir Ernest et les pleurs qu’elle versait en secret avaient terni les roses qui paraient les joues d’Amélie : on la croyait malade, elle n’osait dire le contraire. Mais son extrême pâleur fit place au plus vif incarnat, lorsqu’on annonça son bien-aimé ; elle n’eut pas la force de quitter son siége, elle craignait même de lever les yeux sur Ernest, non pas cette fois pour ne point rencontrer les siens, mais de peur de laisser paraître son trouble. Malheureusement pour Amélie, on était en petit comité, et plus malheureusement encore le colonel était près d’elle ; sa rougeur ne lui échappa pas, et l’instruisit en un moment de la cause de ses dédains ; il vit que le