Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 8 )

n’avoir suivi jusqu’alors que la morale d’Épicure. Adèle s’y prit si bien, que, loin d’effrayer son époux, elle lui fit aimer cette vertu qu’elle pratiquait sans s’en apercevoir, et qu’elle savait rendre séduisante, en lui prêtant une partie de ses grâces.

M. de Saint-Far ne voulant pas priver sa femme des plaisirs que Paris seul procure, et trop pénétré de ses vertus pour croire que ce séjour pût être dangereux pour elle, la ramena au sein de sa famille, plus amoureux que le premier jour.

Adèle portait dans son sein un gage de l’amour le plus tendre ; elle jouissait en espérance du bonheur d’être mère : son cœur palpitait à l’idée de serrer dans ses bras un petit être charmant auquel elle aurait donné le jour ; son imagination, échauffée par l’amour maternel, lui