Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/162

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gnerez à me servir. Si j’aime Amélie avec idolâtrie, vous aimez Ernest avec fureur ; elle seule vous prive de votre amant : mettez donc Amélie en ma puissance, et je vous garantis de mettre Ernest à vos pieds.

Vos menaces sont trop frappantes pour produire l’effet que vous en attendez ; et, loin de m’émouvoir, elles me font pitié ! Avez vous cru m’en imposer avec ce pistolet, et ne sais-je pas bien que mes jours sont en sûreté quand les vôtres m’en répondent ?

D’un mot je vais détruire votre sécurité ; vous savez qu’afin de passer avec vous une nuit plus tranquille, après avoir fait mes adieux à M. de Saint-Far, j’ai feint de partir pour Paris ; ma chaise m’attend au bout du parc ; et s’il arrivait cette nuit quelque accident au château, assurément personne ne songerait à m’en