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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/18

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Madame de Saint-Far, sans égard pour sa santé, s’imposait les jeûnes les plus rigoureux, et passait des nuits entières à prier : son époux s’aperçut trop tard des conséquences fatales qu’avait eues son indulgence ; pour la première fois il osa parler en maître, il défendit les visites au couvent, et diminua autant qu’il était en son pouvoir les austérités qu’Adèle ne cessait de s’imposer. Soumise aux ordres de son époux, elle cessa d’aller adorer Dieu dans son temple, et s’en consola par l’espoir d’augmenter bientôt le nombre des esprits bienheureux. Adèle sentait approcher sa fin, et nul regret ne venait la troubler ; certaine d’avoir rempli tous ses devoirs, elle attendait, avec un calme qui approchait du desir, le moment où son ame s’éleverait vers les régions célestes.