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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/19

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Adèle, en fermant les yeux pour ne les rouvrir jamais, eut l’air de se livrer à un sommeil rafraîchissant ; le sourire errait sur ses lèvres, sa figure n’avait rien perdu de ses charmes ; elle semblait presser encore la main de son époux, qu’elle avait posée sur son cœur.

La douleur de M. de Saint-Far fut immodérée ; il avait conservé pour sa femme un attachement vif et sincère, et presque l’effervescence de son premier amour ; cette séparation cruelle le jeta dans le désespoir. La présence de sa fille parvenait seule à soulager sa peine, et souvent elle l’aigrissait encore par son extrême ressemblance avec l’objet dont il déplorait la perte.

Le temps, qui calme tout, finit par appaiser la douleur de M. de Saint-Far ; il fit rejaillir toute sa tendresse