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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/20

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sur sa fille unique ; et l’éducation d’Amélie, qui jusqu’alors avait été très-négligée, devint le principal objet de ses soins. Amélie, malgré ses prières, ne retourna plus au couvent. La fin prématurée de sa mère faisait redouter à M. de Saint-Far l’influence que les religieuses avait déjà prise sur l’esprit de sa fille ; la piété lui semblait une chose nécessaire au bonheur, mais il en craignait l’excès.

L’extrême ferveur d’Amélie se ralentit peu à peu ; elle se convainquit de l’utilité des talens, et s’y livra avec une ardeur qui tenait à son caractère. Son père voyait avec transport ses progrès rapides, et s’enorgueillissait de son ouvrage. Il lui parlait souvent de sa mère ; il lui rappelait ses vertus, c’était l’engager à l’imiter ; mais pour lui ressembler en tout, Amélie