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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/197

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Ernest obéit ; il tombe sur un passage où les délices de l’amour étaient décrits avec tant de feu ; les peintures en étaient si voluptueuses, qu’elles auraient excité des desirs chez l’homme le plus froid, et notre Ernest n’était pas de ce nombre. À peine eut-il lu quelques pages, que sa figure s’anima, ses yeux devinrent brillans ; et, loin d’éviter ceux d’Alexandrine, il les reposait, avec un plaisir qu’il ne dissimulait point, sur les charmes qu’elle offrait à sa vue. Vous êtes distrait, lui dit Alexandrine en souriant, et vous vous interrompez si souvent qu’il est impossible d’y rien comprendre. — Je lis pour vous amuser, madame, et je cesse de lire pour vous contempler ; mes distractions n’ont rien qui doivent vous surprendre. — Ernest, il est plus de dix heures, et ma toilette n’est pas