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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/21

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n’avait qu’à suivre l’impulsion de son cœur.

M. de Saint-Far n’avait que quarante ans lorsqu’il perdit sa femme ; à cet âge, les passions des hommes sont encore dans toute leur vigueur ; il aurait pu facilement contracter un second hymen, et s’y promettre la même félicité ; mais craignant que le partage de sa tendresse ne devînt funeste à sa fille, il résolut de lui sacrifier son propre bonheur.

Lorsque le deuil de M. de Saint-Far fut terminé, le goût qu’il avait pour la dissipation se réveilla ; il reparut de nouveau dans les cercles les plus brillans ; et il vit avec plaisir qu’il ne tenait qu’à lui d’être aussi couru qu’il l’avait été dans sa jeunesse. Cependant son amour-propre en fut seul flatté ; la raison qui lui faisait redouter le mariage, lui faisait craindre