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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/202

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touche ; et bientôt la statue sentant que le souffle qui l’anime s’est émané de votre ame, s’efforce de s’identifier de nouveau avec elle. Elle vous enlace, elle vous baise, elle vous prodigue ses charmes ; et vous, sensible au prodige que vous avez opéré, vous achevez votre ouvrage !

À moins de doubler la métamorphose et d’être à son tour changé en statue, qui eût pu garantir Ernest de l’effet de ces ingénieuses caresses ? La nouvelle Galatée, pourvue de tous les charmes qui peuvent émouvoir les sens, y joignoit encore les attitudes les plus voluptueuses ; tantôt passant ses beaux bras au cou d’Ernest, elle se collait sur sa bouche et lui donnait les baisers les plus savoureux. Tantôt se couchant à moitié, elle laissait voir dans tout leur avantage deux globes charmans qui semblaient vou-