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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/203

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loir, s’envoler vers Ernest. Ravi de tant d’attraits, il ne peut plus résister au feu qui le dévore ; il se jette sur cette gorge divine faite pour servir de trône au plaisir ; il la presse, il la serre avec transport. Alexandrine éprouve un frémissement délicieux, elle s’agite, elle se retourne en cent façons ; semblable à la vigne qui s’unit à l’ormeau, tous ses membres s’enlacent autour de ceux d’Ernest : elle lui demande un baiser, il quitte à regret le sein qu’il dévore, et bientôt l’oublie sur une bouche dont rien n’égale la fraîcheur. Alexandrine, heureuse de respirer l’haleine de son amant lui prodigue les baisers les plus voluptueux ; leurs langues se rencontrent, s’excitent, se caressent, se quittent pour se chercher encore. Alexandrine est prête à se pâmer. Ernest, hors de lui-même,