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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/204

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cède enfin à la vivacité de ses desirs. Le temple s’ouvre, Ernest se précipite sur sa victime qui vole au-devant de ses coups ; leurs âmes se confondent, ils nagent dans une mer de délices, et l’excès de leurs sensations leur fait enfin perdre le sentiment.

Ah ! cher Ernest, s’écria madame Durancy après un long silence ! de quel plaisir tu viens de m’enivrer ! je n’avais jusqu’alors rien éprouvé de comparable ; c’était à toi, à toi seul au monde, qu’il était réservé de me faire connaître dans toute son étendue l’ivresse de l’amour ! le plaisir s’était tellement emparé de mon être, que je ne pouvais plus distinguer le siége de la volupté ; le calme a succédé à ton délire, et moi je jouis encore ! — Alexandrine, répondit Ernest en poussant un soupir, ne