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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/205

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parle pas de ce que je t’ai fait éprouver, notre bonheur est ton ouvrage, et tu peux t’en enorgueillir, car tes charmes ont triomphé de ma raison, et j’ai goûté sans le vouloir une félicité qui surpasse tout ce que j’avais imaginé. — Que cet aveu me charme, et qu’il est doux de rendre heureux ce qu’on aime ! — Cette idée est pour moi si délicieuse, qu’elle a seule assuré ta victoire : j’aurais pu résister à mes propres desirs, je n’ai pu résister à ceux que je faisais naître. — Et pourquoi te refusais-tu aux délices qui t’attendaient ? — Alexandrine, que sert-il de réveiller en moi un sentiment que vous avez pu me faire un instant oublier, mais que rien ne pourra jamais effacer de mon cœur ? J’aime Amélie, vous le savez, et l’amant d’Amélie ne saurait être le vôtre. — Mais cette