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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/206

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Amélie est-elle donc plus belle que moi ? — Non. — T’aime-t-elle davantage ? — Je le crois. Vous n’êtes que voluptueuse, Alexandrine, et vous devez l’être avec tous ceux qui vous plaisent. Amélie est tendre, elle ne l’est que pour moi ; vous vous êtes fait une étude de plaire, Amélie s’en fait une d’aimer. Enfin, lorsque vous avez daigné jeter les yeux sur moi, vous avez eu le plaisir pour but ; et l’attachement d’Amélie serait éternel, lors même que ce dieu ne viendrait pas resserrer nos liens. — Que résulte-t-il de ce long discours ? Qu’Amélie est faite pour l’amour platonique, et moi formée pour le plaisir. Soupire donc pour l’une, puisque tel est ton destin ; mais fais fumer sur l’autel de l’autre l’encens profane que l’honneur te défend d’offrir à la première.