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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/207

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En achevant ces mots, Alexandrine fit de nouvelles agaceries à son amant ; l’infidélité d’Ernest était complète, c’était la chose et non pas le nombre qui faisait son crime ; d’ailleurs, après ce qui s’était passé, les scrupules auraient eu mauvaise grâce en se refusant à ce nouveau combat : on le soupçonnerait peut-être de manquer de pouvoir plutôt que de volonté ? Ernest faisait ces réflexions, en recevant avec assez d’indolence les caresses de madame Durancy ; bientôt le souvenir de son ivresse vint réveiller ses desirs, et les desirs une fois dans la balance ne manquent jamais de l’emporter. Ernest rendit caresse pour caresse, il parcourut avec ravissement tous les charmes qu’il n’avait fait qu’entrevoir ; enfin l’imagination exaltée, la bouche desséchée à force de desirs,