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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/208

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il se convainquit que l’on peut jouir sans aimer, et la brûlante Alexandrine s’enivra de l’encens dont elle était avide.

Ernest employa si bien le reste de la soirée, qu’en se séparant d’Alexandrine, il la laissa plus éprise que jamais ; et, bien convaincue qu’il s’accoutumerait facilement à sa double manière d’aimer : Qu’Amélie garde son cœur, se disait-elle, et nous serons toutes deux contentes de notre lot.

Ernest fut quelques jours sans oser se présenter devant Amélie ; son cœur lui reprochait vivement une erreur dont il n’avait pu le garantir. Il se disait qu’il aurait dû résister ; mais n’était-ce pas une chose impossible ? — Enfin l’amour triompha de la honte. Ernest ne pouvant plus supporter les supplices qu’il