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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/22

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également une liaison ; son Amélie était tout pour lui ; ses goûts, ses pensées, ses desirs, tout lui était subordonné ; en un mot, sa fille était son idole.

M. de Saint-Far s’applaudissait de ses bonnes résolutions, et trouvait une espèce de gloire à résister aux séductions dont il était environné. Il voyait chaque jour des femmes charmantes qui cherchaient à le captiver, sans être dupe de leur manège ; bientôt il se crut invincible, et se félicita sur un excès de froideur qu’il ne concevait pas lui-même. L’étonnement de M. de Saint-Far aurait cessé s’il avait réfléchi qu’après avoir eu les plus jolies femmes de Paris, et les avoir quittées pour la plus belle et la plus aimable d’entre elles, dont il avait été l’heureux époux pendant dix ans, il ne pouvait plus ressentir