Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 3 )

qu’au plaisir de le voir ; plusieurs heures se passèrent sans qu’Ernest parût ; l’inquiétude s’empara d’Amélie, peut-être même un peu de jalousie ; elle dit à Élise d’aller voir si son amant ne serait pas chez Alexandrine. Élise obéit, et peu d’instans après revint avec une lettre qu’elle présenta à sa maîtresse. Amélie la prit en tremblant ; et, reconnaissant l’écriture d’Ernest, elle en rompit le cachet avec précipitation : mais que devint-elle en lisant ces mots ?

« Pardonne, ô mon Amélie, un départ que l’austère raison exige ! J’ai voulu nous éviter des adieux que nous n’aurions pas eu la force de supporter, c’est par un excès d’amour que je m’éloigne de tout ce que j’aime : juge de l’excès de ma douleur par celle que tu ressens toi-même. »