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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/247

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vrit peu à peu le sentiment, et son désespoir se manifesta sous de nouvelles, formes ; elle poussait, des cris, ses sanglots étaient convulsifs, elle se tordait les bras, elle se frappait le sein, elle appelait Ernest avec des accens qui déchiraient l’ame ; enfin le calme ou plutôt l’affaissement succéda à ces bruyans témoignages d’un chagrin insupportable : Alexandrine en profita pour faire entendre à sa pupille la voix de la raison. Ce spectacle commençait à l’ennuyer beaucoup ; les accens de la douleur attristent les plus insensibles, et madame Durancy n’aimait point qu’on l’inportunât : bien convaincue pourtant que la douceur pouvait seule calmer Amélie, elle lui parla d’une manière affectueuse, elle lui fit envisager l’absence d’Ernest dans le jour le plus avantageux, et mit