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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/249

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moins à vivre dans la plus profonde retraite ; ne pouvant voir Ernest, elle ne voulait voir personne. Alexandrine la laissa pendant quelque temps continuer cette manière de vivre ; mais, son deuil étant fini, elle exigea qu’elle reparût dans le monde. Amélie s’en défendit fortement : Eh quoi ! lui dit madame Durancy : pleurerez-vous plus long-temps l’absence d’un amant que la mort d’un père ? — Amélie, pour toute réponse, rougit et baissa les yeux. Alexandrine ajouta qu’elle devait, le soir même, avoir beaucoup de monde, et qu’elle ne recevrait aucune excuse de la part d’Amélie pour se dispenser de paraître.

Il fallut, malgré toute la répugnance que lui causait un pareil ordre, qu’Amélie s’y soumît. Il y avait six mois qu’elle vivait, comme une anachorète, dans une maison qui semblait