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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/301

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fête venait de ternir sa réputation, en donnant lieu de croire qu’elle était la maîtresse du duc, elle se livra toute entière au plaisir de se voir préférer ouvertement par un homme si digne d’être aimé ; elle avait pris à la lettre toutes les louanges prodiguées à l’amitié ; elle ne pensait pas que le duc, instruit de son amour pour Ernest, pût porter ses prétentions plus loin, encore moins que le monde osât la soupçonner d’une faute, dont l’idée seule la révoltait. Ses sentimens pour le duc en acquirent une nouvelle vivacité ; jamais sa vanité n’avait reçu d’encens plus flatteur : être l’amie d’un homme de ce rang, d’un homme que toutes les femmes se disputaient, et qui passait pour être aussi difficile à charmer, que constant lorsqu’on avait touché son cœur ! Amélie savourait ces idées délicieuses, elle