Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 93 )

lumière importune lui fit éprouver une peine nouvelle ; il lui semblait qu’il venait éclairer sa honte.

Quelle que fût la répugnance qu’éprouvât Amélie à se trouver avec madame Durancy, il fallut enfin paraître devant elle. Ses yeux gonflés, ses joues pâles, annonçaient assez la manière dont elle avait passé la nuit. Je vois, lui dit Alexandrine après l’avoir fixée, que la raison ne vous est pas encore revenue ; vous regardez sans doute ce qui vous est arrivé comme une aventure bien étrange : sachez donc qu’il n’y a d’étonnant dans tout ceci que le chagrin que vous en avez conçu. Mais ce que je ne puis comprendre, c’est que vous affectiez tant de regrets pour une chose que vous avez faite de si bonne grâce ; car, ma chère Amélie, vous n’avez pleuré qu’après.