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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/337

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assez violente pour lui faire desirer avec ardeur de réparer les caprices du sort.

Si le duc croit pouvoir acheter mes faveurs, madame, il se trompe ; je ne suis point du nombre des femmes qui se mettent à prix. Je n’ai pas de fortune, dites-vous : je ne le sais que trop ! Mais Ernest était tout pour moi ! Ernest m’acquérait des richesses que j’aurais pu accepter sans rougir.

Ernest, croyez-moi, se console sans scrupule des rigueurs de l’absence : peut-être ne le reverrez-vous jamais !

Je suis réduite au point de ne plus desirer son retour : de quel œil me verrait-il maintenant !

Ne craignez rien ; cela ne s’aperçoit pas sur le visage. Mais enfin puisque le mal est irréparable, à quoi bon vous lamenter ? Vous venez de perdre une