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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/344

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la cause ; le chagrin d’Amélie était d’autant plus cruel, qu’il fallait le renfermer dans son sein.

Le duc, impatient de voir Amélie, arriva plus tôt qu’on ne l’attendait ; Alexandrine lui fit part du désespoir de sa pupille, et de tout ce qu’elle avait fait pour la forcer à le revoir. Le duc fut touché de ce récit ; mais la manière dont il avait triomphé d’Amélie ne lui laissait aucun remords : elle s’était, pour ainsi dire, livrée d’elle-même ; il ne pouvait lui rendre ce qu’elle pleurait avec tant d’amertume, ni renoncer à sa possession après l’avoir possédée. Ne pouvant plus contenir son impatience, il vola chez Amélie qui balançait encore entre deux écueils qui lui semblaient également dangereux ; la vue du duc lui fit jeter un cri perçant, elle se cacha le visage, et vou-