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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/345

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lut fuir, mais il la retint en lui jurant un respect inviolable et une soumission absolue.

Amélie retomba sur son siége, et continua de détourner la vue, dans la crainte de rencontrer les yeux du duc. Cependant il lui parla d’une manière si touchante, il parut si vivement pénétré de sa douleur, qu’elle en fut attendrie. Pourquoi m’en vouloir, lui disait le duc ? nous avons été tous deux, ma chère Amélie, maîtrisés par nos sens ; s’ils ont pu vous égarer, jugez du pouvoir qu’ils devaient avoir sur moi qui n’avais aucune raison de m’en défendre ! Mais vous savez, Amélie, si jusqu’à ce moment je m’étais jamais permis la moindre liberté qui pût vous déplaire. Cachant sous les dehors de la froide amitié le plus ardent amour, je ne songeais qu’à en réprimer les