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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/37

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saient la cour. Alexandrine savait que l’on plaît d’abord par les charmes de sa personne, mais que ceux de l’esprit parviennent seuls à fixer. Pénétrée de cette vérité, elle profita de son heureuse mémoire pour ajouter de nouveaux trésors à ceux de sa brillante imagination. Elle avait une bibliothèque nombreuse et bien choisie, où elle allait puiser des ressources contre l’ennui, et de sûrs moyens d’enchaîner. Les lectures les plus graves ne l’effrayaient pas, elles lui apprenaient à connaître le cœur humain, à réprimer, du moins en apparence, les mouvemens du sien ; enfin, ce qui pour tout autre eût été peut-être un moyen de se corriger, ne faisait que développer ses vices ; l’amabilité qu’elle acquérait n’était que de nouvelles armes pour faire des malheureux.