Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 34 )

Jusqu’alors Alexandrine avait inspiré de l’amour sans en ressentir ; l’amant qui semblait lui promettre le plus de plaisir, était celui auquel elle jetait le mouchoir ; mais toujours trompée dans son attente, la satiété venait bientôt rompre un lien qui n’était que l’ouvrage du caprice.

Toute sa philosophie vint échouer contre la jolie tournure d’un jeune officier qui venait de rejoindre la garnison. Il était rempli de grâces, d’esprit et de vivacité ; sa bravoure et le crédit de sa famille lui avaient fait obtenir, dans un âge encore très-tendre, le grade de colonel ; mais ses brillantes qualités, qui le faisaient adorer des femmes, étaient obscurcies par des vices qui leur avaient fait répandre bien des larmes. Il passait avec raison pour le plus roué de son régiment. Charles, c’était son nom, vit