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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/382

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avait prévenu M. Duclusel en sa faveur, l’air de bonté répandu sur les traits de celui-ci n’avait pas moins séduit Ernest. M. Duclusel avait environ soixante ans ; de violens chagrins l’avaient rendu vieux de bonne heure, ses cheveux blancs lui donnaient un air vénérable que commandait le respect ; et son intégrité, sa justice, le lui faisaient mériter. Il avait passé sa vie dans le commerce, sans s’écarter jamais du sentier de l’honneur dont il faisait son dieu. Accablé, pendant son séjour en France, par une foule d’événemens funestes, il s’était vu sur le point, non seulement de perdre tout le fruit de ses travaux, mais encore de faire faillite, chose mille fois plus cruelle pour lui que la mort ; dans cette affreuse extrémité, tous ses prétendus amis l’abandonnèrent. M. de Saint-Far seul vint à son se-