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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/400

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l’engager à s’expliquer avec Ernest, ne doutant pas que celui-ci ne s’estimât trop heureux d’épouser sa fille.

M. Duclusel fut désolé en apprenant ce fatal secret ; ravir à mademoiselle de Saint-Far l’époux que son père lui avait choisi, lui paraissait indigne d’un homme d’honneur, et contre toutes les lois de la reconnaissance. Il répondit à madame Duclusel que jamais il ne pourrait s’y résoudre. — Hé quoi ! pour satisfaire à un vain scrupule, vous laisserez donc mourir votre fille ! — M. Duclusel tressaillit à cette affreuse idée. Sa femme lui parla avec énergie ; bientôt l’amour paternel reprit ses droits, et l’emporta sur tous les autres sentimens.

M. Duclusel fit appeler Ernest qui fut très-surpris en apercevant sur son visage vénérable quelques traces de larmes. Mon ami, s’écria M. Du-