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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/401

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clusel, vous voyez devant vous le père le plus infortuné ! Vous connaissez la tendresse extrême que j’ai pour ma fille, je suis menacé de perdre cet enfant chéri. Une passion funeste la dévore : si elle n’obtient celui qu’elle aime, la mort va la moissonner à la fleur de ses ans ! — Ernest resta immobile à ce discours, dont il ne comprenait que trop bien le sens ; il n’eut pas le courage de parler, sentant que, loin de soulager la douleur de ce malheureux père, sa réponse l’accroîtrait encore.

Ernest, reprit M. Duclusel après quelques momens d’un pénible silence, le secret que je crains de vous dévoiler vous est peut-être connu depuis long-temps ; c’est vous que ma fille aime, c’est de vous que dépend son existence. Je rougis d’essayer à rompre les liens qui vous