délices au moment où il pourrait les réunir. Ce terme approchait : tout entier à son ivresse, Ernest écrivit à son Amélie une lettre passionnée, où il lui disait que dans trois mois il quitterait Saint-Domingue pour aller renouveler à ses pieds les sermens d’un amour que le temps et l’absence n’avaient fait qu’accroître.
Amélie, depuis sa fatale erreur, n’avait pu goûter un moment de repos ; en vain Alexandrine la raillait-elle de ses scrupules et de sa mélancolie ; les remords déchiraient son ame, et la rendaient inaccessible à toutes les sensations du plaisir. Amélie aurait voulu pouvoir haïr l’auteur de sa faute, la reconnaissance qu’elle était forcée d’avoir pour le trop aimable duc ajoutait à ses peines. Elle en était aimée avec idolâtrie, l’amour du duc se manifestait chaque jour par