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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/412

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autels de ce dieu, en changea du moins les offrandes. Elle avait fait le portrait d’Ernest depuis son départ ; et, quoique privée du modèle, il était d’une ressemblance frappante. Amélie suspendit ce portrait avec des chaînes de fleurs, au fond du boudoir ; elle éparpilla les lettres de son amant sur le lit de repos, afin de pouvoir les relire plus à son aise ; un bracelet de ses cheveux qu’elle n’osait plus porter, mais qu’elle baisait cent fois le jour, et mille autres bagatelles qui lui venaient d’Ernest, furent déposés avec ses lettres. Amélie interdit à tout le monde l’entrée de ce boudoir, où elle se plaisait à passer des heures entières prosternée devant l’image d’Ernest, et lui adressant des discours passionnés, qui souvent étaient interrompus par ses larmes.