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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/413

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Il y avait environ deux mois qu’on habitait le château où le duc avait soin de varier les plaisirs de manière à en rendre le séjour de plus en plus agréable, lorsqu’Ernest arriva à Paris. Il s’était arraché des bras de Laure qu’il avait laissée presque mourante ; elle avait voulu s’embarquer avec lui à l’insu de ses parens ; mais son dessein ayant été découvert, on l’avait surveillée depuis ce moment avec tant de vigilance que toutes ses tentatives avaient été vaines. Ernest, en partant, lui donna sa parole de ne faire en France qu’un séjour très-court, et de revenir pour ne la plus quitter. Cette assurance, répétée mille fois, parvint à la calmer. Cependant elle resta plongée dans la plus profonde mélancolie. Ernest, touché de tant d’amour, sentit son cœur se briser à cette séparation ; mais l’idée