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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/414

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qu’il revolait vers son Amélie, dissipa sa tristesse ; plus il se rapprochait d’elle, et plus son ame s’ouvrait au plaisir.

Le premier soin d’Ernest, en arrivant à Paris, fut de voler chez Alexandrine, où il comptait trouver Amélie. Son étonnement fut extrême en apprenant qu’elles étaient à la campagne depuis deux mois, et que le duc de Nemours ne les avait pas quittées. Le colonel, qui lui donnait ces détails, y joignait un air de sarcasme qui lui faisait deviner une partie de son malheur. Ernest, n’osant décéler ses craintes, quitta le colonel le cœur rongé de jalousie. Il résolut, pour éclairer ses soupçons, de partir sur-le-champ pour le château d’Amélie, sans l’avertir de son arrivée.

Ernest, pendant la route, se livra à mille conjectures désespérantes ; le