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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/415

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duc de Nemours, dont le colonel l’avait entretenu si long-temps, et qui ne quittait pas Amélie, en était sans doute amoureux ; il en était aimé peut-être ! Amélie infidèle, quel désespoir ! et ce qui achevait de rendre cette idée horrible, c’était l’hypocrisie avec laquelle Amélie avait entretenu leur correspondance ; elle lui écrivait des lettres passionnées, qui sans doute n’étaient que les copies des discours qu’elle tenait au duc ; elle lui vantait la constance de son amour, tandis qu’elle brûlait pour un autre ; elle allait passer dans ses bras, en sortant de ceux de son amant !

Ernest, après avoir versé des larmes de rage, sentit soudain sa colère s’évanouir. Hé quoi ! s’écria-t-il, Amélie, la plus pure des vierges, serait-elle devenue la plus perverse des femmes ? Non, cela n’est pas pos-