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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/455

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ter Alexandrine, est-ce donc au moment où je te donnais une preuve aussi éclatante de ma tendresse, que tu devais me trahir ! Toi dont j’admirais les vertus, toi que je croyais tellement au-dessus de ton sexe, tu lui ressembles en ce qui l’avilit le plus ! cet Ernest pour qui tu m’outrages, t’aimera-t-il jamais comme moi ! qu’a-t-il fait pour me ravir ton cœur ? Ingrate Amélie ! ce n’est plus ta vertu alarmée qui te fait faire un amant, c’est ton époux que tu déshonores !…

Son époux ! interrompit Alexandrine, saisie d’une surprise extrême : que dites-vous, monsieur le duc ? voudriez-vous épouser Amélie ?

Je ne rougis pas de l’avouer, tel était mon dessein ; j’en avais informé Amélie, qui n’a pas daigné me répondre. Peut-être les remords de s’en être rendue indigne, l’ont-ils