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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/57

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duit pas de commotion plus vive ni plus forte que celle que causa ce dangereux baiser. M. de Saint-Far ne se connaît plus, ses mains dévorent à leur tour ce que ses yeux ont si long-temps dévoré ; la faible résistance qu’on lui oppose ; ne fait que l’irriter davantage ; il ne respecte plus rien, et tout ce qu’il découvre est fait pour aiguillonner les desirs. À peine Saint-Far peut-il admirer les attraits enchanteurs qui s’offrent à sa vue. Son délire est trop grand ; il ne caresse pas, il ravage. Alexandrine brûlante de desirs, se souvient à peine de l’importance du rôle qu’elle s’est imposé : accoutumée à provoquer le plaisir, à s’y livrer avec fureur, où trouverait-elle le courage de lui résister ? — Ses transports sont d’autant plus vifs, que depuis long-temps elle est sevrée de ces jouissances que