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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/58

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l’habitude lui a rendu nécessaires ; elle repousse Saint-Far, et le serre dans ses bras ; elle évite ses baisers, et le moment d’après les appelle ; ce n’est plus du sang qui circule dans ses veines, c’est du feu ; ses sens, enfin, font taire sa raison ; elle veut jouir, n’importe à quel prix. Saint-Far non moins ardent, non moins empressé qu’elle, est prêt à consommer le sacrifice ! — Il entend du bruit dans la pièce voisine ; il s’arrête, en ouvre la porte, c’est Amélie ! —

La crainte d’être surpris par sa fille dans une situation aussi équivoque, et de détruire en un instant, par son mauvais exemple, l’innocence de celle que le ciel et la nature avaient mise sous sa protection, fit frémir M. de Saint-Far, et succéder le calme le plus complet à la fièvre de l’amour. La candeur d’Amélie était si parfaite