Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 3 )

M. de Saint-Far pensa qu’une compagne aimable et vertueuse contribuerait plus à son bonheur que toutes les prêtresses de la Folie. Quoique homme du monde dans toute l’étendue du terme, il n’avait pu se défaire de certains préjugés que l’on conserva rarement sur un aussi grand théâtre ; il voulait être aimé de sa femme et l’être exclusivement ; cette bizarrerie à laquelle il tenait d’une manière étrange, ne lui permit pas d’attendre, pour faire un choix, que les rides fussent venues remplacer les charmes de la jeunesse ; il savait que, pour plaire, il faut être aimable ; que, pour posséder un cœur tout entier, il faut aimer sans partage. M. de Saint-Far ne desirait rien modérément ; cette union paisible, dans laquelle il se promettait un bonheur sans mélange, devint bientôt sa chimère favorite :