Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 77 )

que son amour, quoique satisfait, ne se ralentit point. Les fantaisies de madame Durancy étaient si multipliées, qu’un homme moins épris ou moins généreux que M. de Saint-Far se serait lassé de les satisfaire ; mais quoiqu’il vît avec une espèce d’inquiétude que tous les jours les desirs de sa maîtresse étaient d’un genre plus élevé, il ne pouvait se résoudre à lui rien refuser.

Amélie, qui partageait avec madame Durancy toute la tendresse de son père ; touchait au moment le plus intéressant de la vie ; elle allait avoir, quinze ans, elle avait toute la fraîcheur, toute la modestie de cet âge ; elle était d’une taille moyenne, mais si bien prise et si bien proportionnée, que l’œil le plus exercé n’eût pu lui trouver un défaut ; ses cheveux d’un blond cendré offraient le plus heureux