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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/82

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contraste avec ses sourcils d’un noir d’ébène qui surmontaient de grands yeux bleus, plus tendres que languissans ; sa bouche petite et vermeille laissait voir, en s’entrouvrant, deux rangées de perles d’une blancheur éclatante ; sa peau était un doux mélange de lis et de roses ; la nature n’avait jamais broyé de si belles couleurs.

Amélie joignait à tant d’avantages de l’esprit, de la finesse et des talens ; elle aimait son père à l’idolâtrie, il était le centre de toutes ses affections ; elle n’avait jamais éprouvé une sensation agréable dont il ne fût l’objet, toutes ses pensées se rapportaient à lui, toutes ses actions étaient dirigées par le desir de lui plaire. Sans avoir pour madame Durancy une amitié bien vive, elle était du moins parvenue à vaincre l’aversion qu’elle lui avait inspirée d’abord. Amélie avait souvent sou-