Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 79 )

piré en voyant l’attachement extrême que son père avait pour Alexandrine, non pas qu’une honteuse jalousie vint souiller une si belle ame, mais Amélie n’était heureuse que lorsqu’elle était avec son père, et elle n’y avait jamais été si peu que depuis qu’il avait formé cette liaison.

Amélie épanchait souvent ses chagrins dans le sein de sa fidèle Élise, et lui demandait pourquoi son père aimait tant une femme qui n’était pas la sienne. Élise, qui avait fait souvent cette réflexion, était enfin, après bien des recherches, parvenue à le savoir ; plus âgée, plus vive, et surtout plus curieuse que sa maîtresse, la jeune Élise, malgré la surveillance de sa mère, commençait à avoir beaucoup plus de science, que son air ingénu ne permettait de le supposer ; mais la crainte d’affliger