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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/96

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perdre, et vous ne sauriez douter qu’en pareil cas je n’en aie la volonté. Demain matin je serai chez vous, d’ici là différez votre réponse.

En achevant ces mots, le colonel s’éloigna avec vivacité. Madame Durancy resta quelques instans comme pétrifiée de ce qu’elle venait d’entendre ; l’émotion dont elle avait été saisie à la vue de Charles était plutôt l’effet de l’amour que du ressentiment, et elle aurait volontiers repris ses chaînes s’il n’avait, dès le premier mot, blessé sa vanité. Mais l’ordre absolu de céder à ses desirs, et surtout celui de ne point s’opposer aux desseins qu’il paraissait avoir sur Amélie, la révoltaient ; mais que n’avait elle pas à redouter de sa résistance ! Le colonel pouvait aisément effectuer ses menaces, il n’hésiterait pas à le faire ; alors il fallait