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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/130

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ces transports et mes désirs, les larmes et les prières de Saint-Albin, je résistai ! une voix, plus forte encore que celle du plaisir, me criait au fond du cœur : Arrête, Julie ! défie-toi de toi-même, crains tes sens, crains Saint-Albin ! Étonné d’une résistance dont il ne pouvait plus deviner la cause, il m’en demanda l’explication.

Hélas ! lui dis-je ingénument, j’ignore moi-même comment je ne succombe pas ; mes désirs égalent les vôtres ; il semble qu’une puissance surnaturelle m’empêche de m’y livrer. Le temps, j’espère, me répondit Saint-Albin, vous fera connaître combien ces préjugés de province sont ridicules. Mais, ma chère Julie, vous perdez, de bien beaux momens !

Sans doute, j’étais née vertueuse,