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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/140

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ma conquête ; mais ils étaient trop loin des perfections de celui que j’avais aimé, pour avoir jamais de droits sur mon cœur. Quelques-uns d’entr’eux, il est vrai, parvinrent à m’inspirer quelques désirs. Les sens d’une femme sont si faciles à surprendre ! Mais si parfois je daignai partager leurs transports, ce ne fut qu’en me faisant illusion que je parvins à goûter quelques plaisirs. Je fermais les yeux en m’abandonnant, et rappelant à ma pensée l’image de celui que j’avais tant chéri, je me croyais encore dans ses bras, et j’expirais de volupté ! »

À ces mots, Céline se tut, ses yeux enflammés et ses joues brûlantes prouvèrent assez le pouvoir que son imagination avait sur ses sens, et jamais, j’en suis bien sûre,