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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/153

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contribuer à ses plaisirs ; mais elle avait un cercle de connaissances qu’elle appelait ses amies, qui étaient à ses ordres chaque fois qu’elle le désirait. Les femmes qui vinrent ce soir-là étaient toutes jeunes et jolies, et les jeunes gens aimables et galans : la gaîté brillait sur tous les visages, les yeux étincelaient de plaisir ; c’était à qui l’emporterait pour la grâce, la souplesse, et cette rivalité nous faisait faire des merveilles ; on nous aurait prises pour une troupes de jeunes nymphes qui se disputaient la pomme de la Volupté. Cependant d’une voix unanime je fus proclamée la meilleure danseuse. J’avais un abandon si voluptueux, qu’il paraissait ne rien devoir à l’art ; chacun de mes mouvemens déployait une grâce nouvelle, et semblait fait pour exciter