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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/154

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le désir. Mon corps se balançait amoureusement, et mes bras arrondis formaient des passes aussi variées que moelleuses : tantôt j’avais l’air de mourir de langueur, puis reprenant tout-à-coup ma première vivacité, je ne respirais plus que l’enjouement, des ris folâtres m’auraient reconnue pour leur reine. Ce ne fut pas en vain que je déployai tant de grâces : non-seulement j’eus le plaisir d’être admirée et d’effacer toutes les autres femmes, mais je fis une conquête qui vaut bien la peine d’en parler.

J’avais déjà remarqué chez Céline un jeune original nommé Précourt, dont le but était de paraître singulier, et qui y réussissait parfaitement, sans pour cela en être plus aimable. Il affectait dans toute sa personne un négligé presque cyni-