Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 149 )

que, qui contrastait d’une manière bizarre avec l’extrême parure des autres jeunes gens. Son esprit était aussi extraordinaire que son extérieur : il était rempli de sophismes, ne parlait que pour contredire, vantait sans cesse les lois naturelles qu’il se glorifiait de préférer, en toute occasion, à celles de la société. Enfin, pour dernier trait de son originalité, il soutenait ne pouvoir souffrir les femmes. Quoiqu’il n’eût aucun agrément qui pût compenser ses défauts, il suffisait qu’on regardât son cœur comme invulnérable, pour que les femmes briguassent sa conquête. Mais leur manége était perdu ; Précourt ne sentait rien, ou du moins feignait de ne rien sentir ; il répondait à leurs agaceries avec un flegme vraiment comique, et semblait recevoir les