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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/188

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jour plus ému qu’à l’ordinaire ; des larmes semblaient prêtes à s’échapper de ses yeux. Il s’était retiré dans l’embrasure d’une fenêtre, afin de n’être pas remarqué de plusieurs personnes qui causaient avec ma tante. Je me levai par un mouvement machinal, et je m’approchai de lui. Mes yeux exprimaient la plus tendre pitié, pour ne pas dire davantage. Qu’avez-vous, lui dis-je, en lui prenant la main ? Est-ce bien vous qui me le demandez ? me répondit-il avec un son de voix qui me pénétra jusqu’au cœur. Mon émotion était si vive, que j’allais lui tout avouer. J’ouvris la bouche pour lui dire combien je souffrais moi-même, lorsque Précourt entra. Saint-Albin pâlit en l’apercevant, et retirant vivement sa main que je tenais encore : « Épargnez-moi, s’écria-