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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/199

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sophismes imaginables, il me quitta en me jurant une haine éternelle. Je m’affligeai de l’injustice de Précourt ; j’allai même jusqu’à répandre des larmes. Mais j’aimais trop Rosa, ses bienfaits m’inspiraient trop de reconnaissance pour que je fisse rien qui pût lui déplaire. Je croyais pourtant mon bonheur attaché à l’union que je refusais, je déplorais l’aversion que ma tante avait pour Précourt ; mais plus le sacrifice me paraissait grand, et plus il me donnait de mérite à mes propres yeux : victime volontaire de la reconnaissance, mon âme exaltée s’enivrait de ce trait d’héroïsme. Je n’avais pas, d’ailleurs, le moindre reproche à me faire à l’égard de Précourt ; je ne lui avais jamais accordé la moindre faveur qui pût l’enhardir ; je l’avais même toujours as-